26 km et quels km !

Cette étape est donnée pour être là plus difficile du Chemin. Mais avec l’Aubrac c’est la plus belle.

Je pars de bonne heure, quand Je quitte StJPP, j’entends les 7 coups de la cloche de l’église. Et Je ne suis pas seul. Beaucoup de pèlerins démarrent leur Chemin ici.

Et tout de suite on grimpe, et on grimpe dur d’abord sur l’asphalte puis sur un sentier. Le jour se lève et nous laisse découvrir un panorama idyllique. Les sommets pointent dans la brume et le soleil se lève. Je prends le temps de regarder, d’admirer.

Après une pause pour protéger mon talon, lui aussi s’est réveillé, je suis le sentier. Un cheval en liberté marche avec nous et redescende pour monter quelques mètres avec les pèlerins suivants. Ou suis-je ?

Tout naturellement, je me retrouve à Orisson, le seul gîte entre StJPP et Ronceveaux. Cette montée est donnée comme très difficile…peut être je ne l’ai pas remarqué.

Je m’arrête prendre un café et je retrouve Fonette et Jacqueline accompagnées de William un américain. On repartira tous les 4.

Je ne sais comment expliquer, c’est purement magnifique. Les Pyrénées se donnent dans un spectacle féerique.

On monte, parfois sur le sentier, parfois à travers les prairies au milieu des moutons ou des chevaux.

Au loin, j’aperçois de nombreux pèlerins assis, une grande pause près de la vierge de Biakorri. J’en profite pour essayer de calmer mon talon. Il me fait très mal quand je reprends la marche après une pause et ça se calme.

Une camionnette avec des boissons fraiches et des produits régionaux nous attend plus haut, il reste 9 km. Les pèlerins s’y arrêtent pour boire ou manger.

Et on continue…Fonette file devant avec William, je marche plus doucement avec Jacqueline.

Et c’est la Fontaine de Roland, on rempli les gourdes, je repense à mon livre d’histoire, en primaire, où on voit Roland couché à terre avec Durandal dans les mains, cette gravure m’avait marqué. Là aujourd’hui après presque 60 ans j’y suis.

Et nous voilà sur le sol espagnol, on continue à monter sous le soleil et un vent frais pour arriver au Col Lepoeder à 1430 m. Là je fais la pause déjeuner avant la descente vers Roncesvalles. Et quelle descente. Mais elle sera toujours à travers des sous-bois. Périlleuse certainement d’ailleurs j’y ferai ma première chute. La caméra n’a rien, ni moi d’ailleurs. Je suis fatigué, mon talon me faisant parfois souffrir, mais Jacqueline est toujours là pour m’accompagner. Et nous arrivons à Roncesvalles. L’hébergement à la Collégiale de me dis rien, je vais à l’hôtel et quand j’ai le prix pour une personne (65€),je trouve la Collégiale très bien.

Après une attente de plus d’une demi-heure, j’obtiens mon lit. Un dortoir horrible de 40 lits. Les lits se touchent en longueur. Je veux prendre ma douche… Il n’y a que deux douches et deux WC  pour peut être 100 lits. J’ai franchement l’impression que les bestiaux sont mieux traites en étable.La honte, et c’est catho. Il y a un autre dortoir très bien équipé, avec box, mais devant l’affluence…

Enfin quand je suis propre je vais à l’extérieur pour embrasser Fonette et Jacqueline une dernière fois. Merci à vous deux, de très bons moments de pèlerinage, deux belles recontres.

Le soir nous dinons au resto en accord avec la Collégiale. C’est dîme, une cuisine de produits congelés, enfin on se restaure on discute à table. Je suis depuis le début avec une jeune brésilien, la discussion n’est pas facile, il parle très peu le français et moi très peu l’Espagnol. Lui oui il parle bien l’Espagnol.

On revient à l’étable, pardon au dortoir, l’extinction des feux étant à 10 heures. C’est sans compter sur les espagnols et italiens qui discutent de telle sorte qu’on puisse participer… Vers 22h30 les lumières s’éteignent et silence.

Non aujourd’hui je continue…

J’entends dans la nuit une personne qui fait don sac, une japonnaise elle part, je regarde l’heure 3h40 oui je ne me suis pas trompé. Je me t’en sors et à 4h40 me réveille et la vois qui est entrain de lire dans son lit.

Une bonne nuit….